Blog de la neurovitalité

Écouter le cerveau, apaiser le corps, nourrir le vivant en soi

L’hypnose n’endort pas. Elle réveille ce que vous avez mis en veille.

par | Sep 3, 2025 | Hypnose | 0 commentaires

PARTIE 1 – Non, l’hypnose ne va pas vous faire faire la poule

Ce que l’hypnose n’est pas — et pourquoi il est temps d’en finir avec les idées reçues

Dans l’imaginaire collectif, l’hypnose reste mal comprise.
Entre fantasme de contrôle mental, peurs de manipulation ou échecs mal digérés, elle porte encore les stigmates d’un savoir à moitié vulgarisé.

On entend souvent :

“Je ne suis pas réceptif” – “J’ai essayé, ça n’a rien donné” – “C’est du charlatanisme” – “Je suis trop mental pour ça” – “C’est comme dormir” – “Il faut y croire pour que ça marche.”

Ces affirmations ne sont pas absurdes. Elles traduisent des expériences, des peurs, parfois une mauvaise information.
Mais elles reposent souvent sur des idées anciennes, désormais invalidées par les connaissances modernes en psychologie, neurosciences et hypnothérapie.

-> “Je vais perdre le contrôle”

C’est probablement la croyance la plus tenace.
Mais la réalité neurologique dit tout l’inverse.
Des études d’imagerie fonctionnelle (Spiegel et al., 2016) montrent que l’état hypnotique engage le cortex préfrontal dorsolatéral (zone de décision et d’autocontrôle) — qui reste actif pendant toute la transe. Il est moins sollicité que dans l’état d’éveil normal, mais en aucun cas désactivé.

L’hypnose ne suspend pas le libre arbitre.
Elle crée un environnement dans lequel la personne choisit — ou non — d’accepter une suggestion. Toute suggestion contraire à son écologie intérieure sera naturellement filtrée, rejetée ou ignorée.

-> “C’est comme dormir”

Faux également.
Les électroencéphalogrammes montrent que l’hypnose ne correspond pas aux stades du sommeil (qui mobilisent des ondes delta), mais à un profil oscillatoire distinct :

  • ondes alpha (8–12 Hz) : calme mental, relaxation sans perte de vigilance,
  • ondes thêta (4–8 Hz) : rêverie dirigée, imagerie mentale, accès émotionnel.

Ces signatures cérébrales se rapprochent davantage de la méditation profonde ou de l’état de concentration absorbée que du sommeil.

Par ailleurs, la mélatonine, hormone du rythme veille–sommeil, n’est pas impliquée dans l’état hypnotique (source : Psychiatric Times, 2023).

L’hypnose ne plonge pas dans l’inconscience : elle oriente l’attention.

->“Je ne suis pas réceptif” ou “ça n’a pas marché pour moi”

Ce que l’on appelle « non-réceptivité » est souvent un défaut de cadre, d’intention ou d’accompagnement.
Une étude de Norcross & Lambert (2018) rappelle que l’un des plus grands prédicteurs de réussite en thérapie, hypnose comprise, est la qualité de la relation praticien–client — bien plus que la technique elle-même.

D’autres facteurs peuvent interférer :

  • attentes irréalistes,
  • absence d’objectif clairement défini,
  • trouble de l’alliance thérapeutique,
  • ou présence d’un bénéfice secondaire (mécanisme inconscient qui protège un équilibre interne en apparence dysfonctionnel).

Si l’inconscient “refuse” de changer, ce n’est pas qu’il résiste : il protège quelque chose.
Et cela fait justement partie du travail hypnotique de le comprendre et de le reconfigurer.

->“C’est du charlatanisme”

Cette accusation n’est pas nouvelle.
Elle vient souvent d’une confusion historique entre hypnose de scène, pratiques pseudo-scientifiques, et hypnose clinique encadrée.

Un mot, une histoire : d’où vient “charlatan” ?

Le terme vient de l’italien ciarlatano, “celui qui bavarde pour vendre”. Il désignait à l’origine les marchands ambulants de remèdes, souvent sans formation médicale, jouant sur la mise en scène et la persuasion.

Or, l’histoire de l’hypnose commence justement dans cette zone grise.
Au XVIIIe siècle, Franz Anton Mesmer propose le concept de “magnétisme animal” — force invisible censée rééquilibrer les fluides du corps. Sa méthode séduit le public, mais est rejetée par les autorités scientifiques pour manque de preuves.

Au XIXe siècle, l’hypnose devient spectacle : inductions rapides, transe publique, fascination collective.

Cette genèse a laissé des traces dans la mémoire collective : hypnose = mystère, manipulation, perte de lucidité.

Mais la discipline a changé de visage.
Des praticiens comme Charcot, Bernheim, puis Milton Erickson ont introduit des fondements cliniques, basés sur la suggestion respectueuse, le fonctionnement neurologique, et la coopération avec le sujet.
Aujourd’hui, de nombreuses études randomisées démontrent l’efficacité de l’hypnose pour :

  • la gestion de la douleur (Montgomery et al., 2011),
  • l’anxiété pré-opératoire (Lang et al., 2000),
  • les troubles fonctionnels (Barabasz et Watkins, 2005),
  • ou encore le traitement de certains traumatismes.

Une conclusion éclairée

Toutes ces affirmations — “ça ne marche pas”, “je suis trop mental”, “c’est du charlatanisme” — parlent moins de l’hypnose que de notre rapport à nous-mêmes face au changement.

Loin des clichés, l’hypnose contemporaine repose sur des bases sérieuses :

  • des études validées en neurosciences et en psychologie clinique,
  • des protocoles reproductibles,
  • et surtout, une relation thérapeutique de confiance, essentielle au processus.

Car l’hypnose n’est pas passive :
elle exige la volonté réelle de changement,
une clarté sur les objectifs à atteindre,
et une collaboration sincère avec le praticien.

Sans cela, il n’y a ni “blocage”, ni “résistance” à blâmer :
il y a simplement un système de sécurité intérieur qui attend d’être entendu.

Loin d’être une perte de contrôle, l’hypnose est une méthode d’écoute active —
un espace sécurisé où l’on peut, à son rythme, mobiliser ce que l’on croyait endormi.

PARTIE 2 – Ce que l’hypnose mobilise vraiment : une conscience recentrée, un cerveau à l’écoute

Ce qui se passe vraiment dans le corps et dans la tête pendant une séance d’hypnose

Aujourd’hui, la science sait observer ce qui se passe dans le cerveau et dans le corps pendant une séance d’hypnose. Grâce à des outils comme l’IRM fonctionnelle ou l’électroencéphalogramme (EEG), les chercheurs peuvent mesurer les changements d’activité et de rythme qui apparaissent quand une personne entre dans cet état particulier.

Contrairement à ce qu’on imagine souvent, l’hypnose ne fait pas “dormir” le cerveau. Elle ne le ralentit pas non plus. Elle modifie la façon dont il fonctionne, en le rendant plus sensible, plus connecté à l’intérieur, moins pris par le contrôle ou le jugement.

Les chercheurs ont observé que plusieurs zones clés du cerveau changent de rôle pendant l’hypnose :

  • les zones qui aident à se concentrer (réseau attentionnel),
  • celles qui permettent de rêver, de penser à soi ou d’imaginer (réseau par défaut),
  • et des régions liées aux sensations, aux souvenirs ou aux émotions (insula, hippocampe, amygdale).

L’hypnose ne vous endort pas. Elle aide votre cerveau à mieux écouter ce qui se passe à l’intérieur.

-> Le cerveau change de priorités

Quand on entre en hypnose, le cerveau change de mode. Les parties qui analysent et jugent prennent du recul, et d’autres prennent le relais :

  • des zones qui permettent d’imaginer ou de se souvenir,
  • celles qui sont liées aux émotions,
  • et celles qui captent les sensations du corps.

Résultat : on pense moins avec des mots, et plus avec des images, des ressentis ou des impressions.

-> La respiration aide à changer d’état

Quand on ralentit sa respiration, on ne fait pas que se détendre. On envoie un signal au système nerveux pour dire : “tu peux lâcher l’alerte”.

Cela active ce qu’on appelle le système parasympathique — celui qui calme, qui répare, qui digère. Et en même temps, le cerveau se met à fonctionner différemment : plus lentement, mais plus profondément.

Des chercheurs ont montré que cette respiration calme aide aussi à mieux se concentrer sur ses ressentis et à se connecter à soi.

-> Le temps et le corps perçus autrement

En hypnose, le temps semble parfois se dilater ou disparaître. Cinq minutes paraissent longues, ou au contraire une heure passe sans qu’on s’en rende compte.

De même, les sensations corporelles peuvent changer : impression de lourdeur, de flottement, ou même de dissociation légère.

Cela s’explique par le fait que certaines zones du cerveau, celles qui construisent l’image du corps et la notion du temps, ralentissent leur activité. Le cerveau s’autorise à vivre autrement le présent.

-> Le cerveau reste en veille pour ce qui compte

Même en hypnose profonde, on ne peut pas forcer quelqu’un à faire ou penser quelque chose qui va contre ses valeurs.

Le cerveau garde toujours une sorte de filtre actif : si une suggestion est incohérente, illogique ou menaçante, elle est simplement rejetée.

Ce filtre est automatique, inconscient, et très fiable. C’est lui qui garantit que l’hypnose est toujours une coopération, jamais une prise de contrôle.

-> Un cerveau plus souple, prêt à intégrer autrement

Quand on est dans cet état modifié, le cerveau devient plus malléable. Il est plus facile de créer de nouveaux liens entre sensations, souvenirs et comportements.

C’est pour cela qu’en hypnose, on peut travailler efficacement sur :

  • la douleur,
  • les phobies,
  • les schémas répétitifs ou émotionnels.

Des images, des métaphores ou des ressentis vécus dans cet état peuvent laisser une vraie trace, comme si le cerveau avait appris quelque chose de nouveau de l’intérieur.

En résumé, l’hypnose mobilise des ressources internes souvent mises en sommeil par notre mental. Elle ouvre un espace de perception, de recentrage et de transformation — sans forcer, mais avec précision.

Un cerveau en hypnose ne dort pas. Il écoute différemment.

PARTIE 3 – Langage, suggestion et visualisation : l’art de parler à l’inconscient

Quand les mots touchent le corps, les images reprogramment les circuits – Les leviers concrets d’une communication thérapeutique

Le langage est d’abord une vibration

Avant même d’être un outil de communication, le langage fut un phénomène sonore, corporel et cellulaire. Les premières formes d’expression humaine n’étaient pas destinées à transmettre des idées abstraites, mais à produire un effet vivant sur soi, sur l’autre, sur l’environnement. Chant, rythme, souffle… Le son, en tant que vibration, entre en résonance avec notre structure corporelle jusqu’au niveau cellulaire.

Le langage hypnotique retrouve cette essence : il modifie l’expérience, pas seulement la pensée.

C’est pourquoi les mots en hypnose sont choisis pour éviter le mental critique et ouvrir des portes sensorielles et symboliques. L’objectif n’est pas de convaincre, mais de faire vivre une expérience transformante, de l’intérieur.

Nous verrons ici comment ces principes s’articulent autour de cinq leviers majeurs de la pratique hypnotique contemporaine : un langage stratégique, la visualisation, la suggestion, les métaphores et la voix.

Avant d’aller plus loin, il convient d’explorer la structure même du langage hypnotique : un langage stratégique, souple, calibré sur le rythme et les réactions du sujet.

-> L’hypnose, un langage stratégique et relationnel

Loin d’être magique, le langage hypnotique repose sur des principes clairs et reproductibles :

  • focalisation de l’attention,
  • désactivation des filtres critiques,
  • activation sensorielle et émotionnelle.

Ce langage s’inspire des travaux de Milton Erickson, pionnier de la suggestion indirecte, et a été affiné par la Programmation Neuro-Linguistique (PNL), développée dans les années 1970 par Richard Bandler et John Grinder, qui en a codifié les usages souples et efficaces.

Pour qu’il soit efficace, ce langage doit aujourd’hui s’ajuster au fonctionnement unique de chaque personne. Il nécessite de savoir calibrer l’état émotionnel, le mode de communication préférentiel (visuel, auditif, kinesthésique), et de mesurer la réceptivité à travers micro-réactions, respirations, pauses, mouvements oculaires.

Le praticien agit alors en ajusteur dynamique, proposant un langage qui s’accorde aux besoins inconscients du sujet tout en respectant son rythme et ses résistances. C’est un langage relationnel, jamais imposé, qui s’exprime dans une interaction subtile fondée sur l’écoute, la confiance et l’alliance thérapeutique.

« L’inconscient est profondément intelligent. Il connaît les réponses, mais il a parfois besoin d’une permission ou d’une orientation pour les trouver. »
— Milton Erickson

Et parce que ce langage repose avant tout sur la relation, la voix devient l’un de ses instruments les plus puissants. Par son rythme, sa tonalité, son intention, elle façonne l’expérience intérieure du sujet.

-> La voix, l’intonation, le rythme

La manière dont les mots sont prononcés est aussi importante que leur contenu. Une voix calme, régulière, avec des pauses justes, peut induire un état modifié à elle seule.

Les intonations, perçues comme des unités de sens non verbales, sont traitées par le cerveau à travers le réseau de la prosodie (Prosody Neural Network), activant des régions telles que l’amygdale, l’insula et les aires auditives. Ces régions, liées aux émotions et à l’état corporel interne, sont directement impliquées dans les états modifiés de conscience.

La tonalité de la voix (sa fréquence en hertz) influence également la perception émotionnelle : des fréquences plus graves ou stables sont perçues comme plus rassurantes, alors que des variations aiguës peuvent activer une vigilance accrue. Cela se traduit par une modulation du système nerveux autonome, en particulier du parasympathique, favorisant l’apaisement.

Le praticien devient alors un guide : par sa voix, il orchestre le chemin vers l’espace intérieur du sujet.

Mais l’hypnose ne passe pas uniquement par ce qui est dit ou entendu. Elle active aussi la capacité innée du cerveau à imaginer, simuler et ressentir intérieurement : c’est le rôle fondamental de la visualisation.. Elle s’appuie aussi sur la puissance de l’imagination : la visualisation devient alors un levier neuronal direct.

-> Visualiser, c’est activer

Vous est-il déjà arrivé de revivre un souvenir au point d’en ressentir les effets dans le corps ? Cette capacité à se projeter mentalement dans une scène imaginaire, à en éprouver les sensations et les émotions, est une forme de visualisation. Elle mobilise les mêmes circuits cérébraux que l’action réelle, ce qui en fait un outil puissant en hypnose.

Nous utilisons aussi cette capacité dans des situations conscientes. Par exemple, lorsque nous préparons un entretien important ou une prise de parole, nous nous projetons mentalement dans la scène à venir : nous imaginons le lieu, les mots que nous prononcerons, les réactions possibles. Ce processus de répétition mentale active les circuits neuronaux liés à l’action réelle, ce qui facilite notre performance une fois le moment venu.

Cette capacité de visualisation devient un levier thérapeutique puissant. En hypnose, elle permet non seulement de revivre autrement certaines scènes du passé, mais aussi d’installer des apprentissages anticipés, de préparer une action futureou de dissoudre une perception limitante. Visualiser, ce n’est pas s’évader : c’est entraîner son cerveau à ressentir autrement, dans un cadre sécurisé, ce qu’il pourra ensuite actualiser dans le réel.

« Le cerveau ne fait pas de grande différence entre l’expérience vécue et l’expérience intensément imaginée. » Stephen Kosslyn

Cela permet, en hypnose, de recréer des expériences correctrices ou motivantes :

  • activer des souvenirs réparateurs,
  • anticiper des comportements nouveaux,
  • réinterpréter des situations bloquantes.

Kosslyn et al., 2000 ; Rainville et al., 1997 ; Jensen et al., 2015

Pour que ces images prennent racine dans l’expérience, elles s’appuient sur un outil central : la suggestion, formulée pour s’accorder à la réceptivité du sujet.

-> La suggestion comme expérience sensorielle

Qu’est-ce qu’une suggestion exactement ? En hypnose, une suggestion est une invitation à vivre une expérience, formulée de manière à contourner les résistances conscientes. Elle peut être verbale (par exemple, « vous pouvez vous sentir plus détendu à chaque souffle »), sensorielle (« imaginez la chaleur d’un rayon de soleil sur votre peau ») ou posturale (« et si votre main voulait bouger d’elle-même ? »).

Une suggestion bien formulée n’est pas une injonction : c’est une proposition vécue de l’intérieur. Elle invite à une expérience, sans jamais forcer une réaction.

En hypnose, le consultant reste conscient, actif, et libre de choisir d’accepter ou non ce qui est proposé. Une suggestion ne peut fonctionner que si elle est perçue comme sécure, écologique et en accord avec les besoins inconscients du moment.

Par exemple, la phrase « ta main devient plus légère » peut suffire à provoquer une sensation réelle de légèreté, non parce qu’on l’impose, mais parce que le cerveau traite cette information comme un scénario crédible dans l’état de réceptivité créé par la transe.

La suggestion agit donc comme une clé sensorielle, qui ouvre la porte à une nouvelle perception ou réponse du corps — à condition qu’elle soit bien formulée, bien reçue, et alignée avec l’état intérieur du sujet.

« Ce qui compte, ce n’est pas ce que le thérapeute dit, mais ce que le sujet en fait. »
— Ernest Rossi

Et parfois, plutôt qu’une instruction directe, le praticien choisit de transmettre par le détour du symbolique : ce sont les métaphores.

-> Les métaphores : parler sans heurter

Les métaphores sont des récits ou des images symboliques qui évoquent une situation sans la nommer directement. En hypnose, elles servent à contourner les résistances du mental critique en parlant un langage plus subtil, émotionnel et imagé.

Leur usage s’est imposé avec Milton Erickson, qui les utilisait pour offrir au sujet un accès indirect à ses ressources inconscientes. Loin des consignes explicites, la métaphore propose un chemin alternatif, personnel, souvent plus acceptable.

Par exemple, plutôt que de dire « vous devez lâcher prise », on racontera l’histoire d’un arbre qui plie avec le vent sans jamais se briser. Le message est perçu sans confrontation directe, et l’inconscient peut y projeter son propre sens.

Les métaphores permettent d’aborder un problème sans l’attaquer frontalement. Elles activent la pensée symbolique, qui travaille plus en profondeur que l’analyse logique.

Elles offrent au sujet la liberté d’interpréter, de projeter, de choisir le sens qu’il veut donner à l’histoire. Cela stimule la créativité de l’inconscient et contourne les barrières mentales habituelles.

« L’inconscient adore les histoires, parce qu’il comprend mieux les images que les ordres. » Jeffrey Zeig

En conclusion…

Le langage hypnotique ne cherche pas à persuader. Il cherche à ressentir, relier, transformer.

Chaque mot, chaque image, chaque silence est un signal au système nerveux. Une proposition que le cerveau peut accepter, rejeter ou modeler à sa manière.

Ce pouvoir du langage sur le corps n’est pas qu’une image : les recherches en neurosciences comme en psycholinguistique montrent qu’un mot, bien formulé, peut déclencher une réponse émotionnelle, musculaire, voire physiologique. Le corps écoute — et parfois, il répond plus vite que l’esprit.

Cela fait écho à certaines hypothèses populaires, comme celles de Masaru Emoto, qui associait la forme des cristaux d’eau à la charge émotionnelle des mots, ou encore à Bruce Lipton, qui suggère que nos perceptions peuvent influencer l’expression de nos gènes.
Si ces propositions restent discutées scientifiquement, elles traduisent une intuition forte :
les mots résonnent jusque dans la matière.

« Les mots justes trouvent toujours leur chemin, même sans qu’on les comprenne tout de suite. Ils touchent un endroit que la raison ne garde pas. » Stephen Gilligan

« L’hypnose, ce n’est pas ce que vous pensez… c’est ce que vous ressentez. » Milton Erickson

En cela, l’hypnose est un art : celui de parler au corps en parlant à l’inconscient.

📚 Sources :

  • Ethofer et al. (2006). Neural processing of emotional prosody. PubMed
  • Kosslyn, S.M. et al. (2000). Neural foundations of imagery.
  • Rainville, P. et al. (1997). Pain affect encoded in human anterior cingulate but not somatosensory cortex. Science.
  • Jensen, M.P. et al. (2015). Brain Oscillations, Hypnosis, and Hypnotizability. American Journal of Clinical Hypnosis.
  • Lakoff, G., & Johnson, M. (1999). Philosophy in the Flesh.
  • Andrade, J., & May, J. (2004). Imagery and the working memory model: Visual and spatial components in imagination.
  • Milton Erickson — citations et pratiques fondatrices en hypnose ericksonienne.
  • Ernest Rossi — travaux sur la suggestion et la plasticité neuronale.
  • Stephen Gilligan — auteur et thérapeute, élève d’Erickson.