Blog de la neurovitalité

Écouter le cerveau, apaiser le corps, nourrir le vivant en soi

Et si le stress n’était pas le problème, mais un système d’alerte bloqué ?

par | Août 3, 2025 | Hypnose | 0 commentaires

Le stress : un gardien oublié, devenu suspect

Le mot stress vient du latin stringere, qui signifie « serrer, comprimer, contraindre ». Il évoquait, à l’origine, une tension physique extérieure. Ce n’est que dans les années 1930 que le mot entre dans le langage biologique, grâce au physiologiste Hans Selye. Il observe alors que tout organisme vivant soumis à une contrainte passe par trois phases : l’état d’alerte, la résistance, puis l’épuisement. C’est ce qu’il appelle le syndrome général d’adaptation.

« Ce n’est pas le stress qui tue, c’est notre réaction au stress. » — Hans Selye

Autrement dit, le stress n’est pas une anomalie. C’est une réaction biologique naturelle, un programme de survie intelligent. Pourtant, aujourd’hui, dire « je suis stressé » revient souvent à dire « je vais mal ». Le stress est devenu un état, une identité sociale, un synonyme de fragilité. Et surtout, un état que l’on tente de maîtriser, de cacher, de normaliser.

Et si, au lieu de le combattre, on apprenait à le comprendre ?

Partie 1 — Le stress, une fonction automatique mal réglée

Le système nerveux autonome : pilote invisible de notre équilibre

Notre système nerveux autonome régule l’ensemble des fonctions involontaires du corps humain : rythme cardiaque, respiration, digestion, thermorégulation, immunité. Il se divise en deux branches principales :

  • Le système sympathique, qui prépare l’organisme à l’action (fuite ou combat)
  • Le système parasympathique, qui favorise le retour au calme et la récupération

Le nerf vague (ou nerf crânien X) est un acteur central de ce système. C’est le plus long nerf du corps humain. Il relie le tronc cérébral aux principaux organes internes (cœur, poumons, foie, intestins) et assure une communication constante dans les deux sens : du cerveau vers le corps (efférent), mais aussi du corps vers le cerveau (afférent). On estime que près de 80 % de ses fibres sont afférentes (Breit et al., 2018), ce qui montre à quel point notre cerveau est informé en continu par l’état du corps.

Le nerf vague ne se limite pas à apaiser. Il module l’ensemble des états internes, en contribuant à la régulation du rythme cardiaque, de la digestion, du système immunitaire, de la réponse inflammatoire, de l’état de vigilance et même de l’humeur. Il joue un rôle clé dans la détection de sécurité ou de menace, un mécanisme appelé neuroception (Porges, 2011).

Quand ce nerf fonctionne bien, le corps peut naviguer souplement entre tension et relâchement. En revanche, lorsqu’il est déséquilibré ou figé par un stress chronique, des symptômes tels que l’anxiété, la fatigue, les troubles digestifs ou le sentiment d’alerte permanent peuvent apparaître, sans que l’on en comprenne toujours la source.

« Le nerf vague est au cœur de notre capacité à percevoir la sécurité ou la menace sans même en avoir conscience. » — Stephen Porges, The Polyvagal Theory (2011)

Mais sous stress chronique, le système reste figé en mode protection. L’équilibre se rompt. Le retour au calme ne se fait plus naturellement.

Ce que disent les neurosciences : qui pilote vraiment ?

Selon plusieurs études en neurosciences cognitives (Benjamin Libet, Daniel Kahneman, Antonio Damasio), 95 % de nos gestes, choix et réactions sont pilotés par des circuits inconscients.

« Le cerveau décide avant que vous ne sachiez ce que vous avez décidé. » — Benjamin Libet

Nous n’avons donc qu’une marge très réduite de contrôle conscient. Ce que l’on croit décider est souvent déjà enclenché par notre système nerveux.

Et tant que ce processus reste inconscient, nous ne pouvons pas le modifier durablement. Le stress fonctionne comme un logiciel de fond, invisible mais actif, qui filtre nos perceptions, nos impulsions, nos choix quotidiens. Il colore notre réalité sans que nous en soyons pleinement conscients.

« On ne peut pas régler un problème avec le même niveau de conscience que celui qui l’a créé. » — Albert Einstein

C’est pourquoi l’éveil de la conscience corporelle, sensorielle et émotionnelle est indispensable pour commencer à reprendre la main.

Mais prendre conscience ne suffit pas. Il faut aussi bouger. Physiquement, émotionnellement, intérieurement. Le système nerveux a besoin de preuves, pas de promesses. De ressentir dans le corps qu’un autre mode de fonctionnement est possible. Chaque petit acte de présence, chaque geste qui remet du choix là où il n’y en avait plus, devient une manière de reprogrammer l’intérieur.

Et surtout, cette expérience doit être porteuse de sens. Elle doit vous reconnecter à quelque chose de plus grand que la simple absence de stress : un élan de vie, une envie d’être pleinement là, une curiosité joyeuse. L’exploration intérieure ne se fait pas uniquement pour aller mieux, mais pour vivre plus juste, plus aligné, plus vivant.

« Rien ne change tant que rien ne bouge. Le corps doit vivre ce que l’esprit croit comprendre. » — Inspiré de Joe Dispenza

Ce n’est donc pas de votre faute si vous êtes bloqué·e dans des schémas récurrents. Mais il est de votre pouvoir d’en sortir. Et cela commence par une seule chose : l’expérience. Ludique, guidée, incarnée. Une expérience qui donne du sens à ce que vous traversez, et qui vous ramène vers ce que vous êtes.

Exemples simples mais déstabilisants :

  • La cigarette : vous croyez fumer pour le goût, mais vous fumez une respiration profonde que vous ne vous autorisez qu’à ce moment.
  • Le verre de vin du soir : pas pour le plaisir, mais pour relâcher un corps resté tendu toute la journée.
  • Le sucre : un signal de réconfort appris très tôt, activé en cas de fatigue émotionnelle.
  • Le style vestimentaire : souvent guidé par le besoin d’appartenance, de validation ou d’invisibilité.
  • La conduite : la majorité des gestes sont automatisés par votre cerveau sans que vous en ayez conscience.

« 95 % de ce que nous faisons dans une journée est régi par des automatismes. » — Idriss Aberkane, Libérez votre cerveau !

Autrement dit : votre stress n’est pas une faute. C’est une réaction naturelle d’un système que vous ne pilotez pas directement. Mais ce n’est pas une fatalité : vous pouvez lui apprendre à fonctionner autrement, à condition de l’engager dans l’expérience.

Partie 2 — Rééduquer la sécurité intérieure : l’apport de l’hypnose fonctionnelle

Dans la première partie, nous avons découvert à quel point le stress n’est pas une erreur du corps, mais un mécanisme adaptatif qui s’est figé. Nous avons vu que notre système nerveux autonome, et en particulier le nerf vague, joue un rôle majeur dans la détection du danger et la capacité à revenir à un état de calme. Mais comment rééduquer un corps qui ne sait plus reconnaître la sécurité ?

C’est ici que l’hypnose fonctionnelle prend tout son sens. Elle offre une porte d’entrée directe vers les circuits inconscients, ceux-là mêmes qui sont restés bloqués en mode protection. Loin d’une simple technique de relaxation, elle propose un espace intérieur de réapprentissage corporel, émotionnel et neurologique.

Un levier physiologique pour apaiser les circuits du stress

Des recherches scientifiques rigoureuses ont confirmé l’efficacité de l’hypnose sur le fonctionnement cérébral et le système nerveux autonome. Une étude pionnière dirigée par le Dr David Spiegel, professeur de psychiatrie à la Stanford School of Medicine, publiée en 2016 dans Cerebral Cortex, a démontré que l’état hypnotique modifie significativement l’activité cérébrale : réduction de l’activité du cortex cingulaire dorsal antérieur (vigilance), augmentation de la connectivité entre le cortex préfrontal dorsolatéral (contrôle exécutif) et l’insula (perception corporelle).

De même, une méta-analyse de Jensen et al. (2015) a mis en lumière l’impact de l’hypnose sur la douleur chronique en agissant sur les mécanismes neurocognitifs d’attention et de perception. Cette plasticité fonctionnelle favorisée par l’hypnose est une clé précieuse pour désactiver les automatismes du stress chronique.

Ces résultats permettent de mieux comprendre pourquoi, en état d’hypnose, des ajustements corporels profonds peuvent émerger. En reconfigurant les circuits d’alerte et de perception, l’hypnose permet au cerveau d’intégrer une nouvelle donnée : celle de la sécurité. Un calme perçu non plus comme une absence de menace, mais comme un état naturel et accessible.

Sur le plan physiologique, l’état hypnotique induit une modification mesurable de l’activité cérébrale. Des recherches en neuroimagerie (IRMf, EEG) ont montré qu’il favorise l’activation de zones liées à l’imagination sensorielle, à la régulation émotionnelle (cortex préfrontal), et diminue l’hyperactivité de l’amygdale, impliquée dans la réponse de peur. Cela permet de créer un espace intérieur dans lequel le corps peut expérimenter une perception de sécurité.

Selon le Dr David Spiegel (Stanford University), l’hypnose entraîne une désynchronisation entre les réseaux de l’attention externe et ceux de l’auto-perception. Cela réduit les ruminations et augmente la suggestibilité positive. Autrement dit, le cerveau entre dans un mode d’apprentissage sensoriel profond.

Dans le contexte du stress, cette plasticité permet au système nerveux de recevoir de nouvelles expériences corporelles : un souffle plus lent, des images sécurisantes, une posture relâchée, des sensations de chaleur ou de légèreté. Ces signaux activent le nerf vague et informent le cerveau que la menace a cessé. Progressivement, le seuil de réactivité baisse.

Loin d’être une simple relaxation, l’hypnose devient un levier de régulation durable — car elle travaille au niveau des circuits autonomes eux-mêmes.

En parallèle, des apports discrets de la naturopathie fonctionnelle — notamment sur les plans micronutritionnels, hormonaux et digestifs — peuvent venir soutenir ce recalibrage. Ces ajustements renforcent la capacité du corps à intégrer les nouvelles informations reçues lors des séances, en favorisant une stabilité neurochimique et métabolique plus propice à la régulation.

Plutôt que de chercher à supprimer le stress, l’hypnose fonctionnelle aide à modifier notre relation à lui. Elle crée un état modifié de conscience qui permet au corps de ressentir autrement. En ralentissant le rythme, en rendant au corps sa place de boussole, elle facilite une désactivation en douceur de la boucle d’alerte.

Ce n’est pas une méthode magique, mais un processus éducatif corporel. Elle invite à ressentir ce que le corps n’a plus l’habitude de vivre : la sécurité.

Chaque séance devient un entraînement intérieur à revenir à soi, à restaurer une qualité de présence, à sentir que « ça va », même sans raison extérieure. Dans cette perspective, la régulation devient possible, car le système nerveux retrouve un point de référence stable.

« Ce n’est pas le mental qui guérit le corps, c’est le corps qui apprend à ne plus avoir peur. » — Libre adaptation inspirée des travaux de Bessel van der Kolk

Dans cette dynamique, toute approche complémentaire visant à soutenir le terrain vient renforcer le processus. L’hypnose ne remplace rien : elle redonne accès à ce qui était figé. Et souvent, c’est cela qui fait toute la différence.

Redécouvrir le droit d’aller bien.

Partie 3 — Reprogrammation et autonomie : vivre autrement de l’intérieur

Nous l’avons vu : tant que le corps reste figé dans une logique d’alerte, aucun changement durable n’est possible. L’hypnose fonctionnelle, en recréant des expériences de sécurité, ouvre une brèche dans ce système verrouillé. Mais cette ouverture doit être consolidée. Et c’est là que commence la reprogrammation.

Répéter pour rééduquer : désapprendre pour apprendre autrement

Chaque situation perçue comme stressante est souvent le fruit d’une association inconsciente : un stimulus perçu active une réponse apprise, inscrite dans la mémoire émotionnelle et corporelle. Le cerveau ne juge pas : il reproduit ce qu’il connaît. Mais ces programmes, bien qu’utiles un jour, deviennent parfois obsolètes, inadaptés, voire nuisibles à l’équilibre présent. C’est ce que l’on appelle un comportement non écologique.

L’hypnose permet justement de désapprendre ce qui n’est plus ajusté pour mieux réapprendre autrement. En entrant dans une forme de plasticité sensorielle, émotionnelle et cognitive, elle interrompt l’ancienne boucle automatique et crée un nouvel espace d’interprétation.

Lorsque nous répétons une expérience nouvelle, notamment en hypnose, nous ne faisons pas qu’activer des circuits neuronaux : nous les renforçons physiologiquement. Cette consolidation passe notamment par l’épaississement de la gaine de myéline — une substance isolante qui entoure les axones neuronaux. La myélinisation permet une transmission plus rapide et plus efficace de l’information entre les neurones, stabilisant ainsi les nouvelles voies.

Des recherches comme celles de Fields (2008) ont montré que l’apprentissage active la production de myéline dans le cerveau, consolidant les nouveaux circuits neuronaux. (Fields RD. White matter matters.Scientific American. 2008;298(3):54–61.)À l’inverse, les anciennes voies neuronales associées au stress chronique — ces “autoroutes de la survie” — s’affaiblissent progressivement par un phénomène appelé “pruning” (élagage synaptique), dès lors qu’elles ne sont plus sollicitées.

“L’apprentissage durable repose sur deux piliers : renforcer les nouvelles connexions, affaiblir les anciennes.” — Norman Doidge, The Brain That Changes Itself

Le cerveau n’apprend pas par la seule compréhension, mais par l’expérience répétée. Chaque fois qu’une séance d’hypnose permet de ressentir un apaisement réel, ce ressenti active une série de connexions neuronales associées au calme, à la respiration profonde, à l’écoute de soi.

À force de répétitions, ces connexions s’ancrent. On parle alors de neuroplasticité : la capacité du système nerveux à se modifier durablement en réponse à une expérience vécue. Cette plasticité n’est pas magique : elle dépend de la répétition, de l’attention, et de l’émotion associée au vécu.

“Les neurones qui s’activent ensemble, se connectent ensemble.” — Hebb’s Law, Donald Hebb (1949)

C’est pourquoi un accompagnement dans le temps, mêlant hypnose et soutien personnalisé, permet non seulement de désactiver les automatismes de stress, mais surtout de réinstaller des automatismes de sécurité.

Simuler la sécurité pour la vivre dans le réel

Selon Maslow, plusieurs formes de sécurité doivent être stabilisées pour qu’un individu puisse s’orienter vers l’accomplissement de soi :

  • Sécurité physique : se sentir protégé dans son environnement, ne pas craindre pour son intégrité corporelle.
  • Sécurité émotionnelle : savoir que ses émotions peuvent être vécues sans jugement, avoir des repères stables dans ses relations.
  • Sécurité financière : disposer des ressources pour subvenir à ses besoins essentiels sans insécurité constante.
  • Sécurité existentielle : se sentir à sa juste place, comprendre ce que l’on traverse, savoir pourquoi l’on agit.

Ces fondements permettent à l’individu de s’engager pleinement dans un processus de transformation, de création ou d’évolution. Tant qu’ils sont instables, l’énergie vitale reste orientée vers la survie, au détriment de l’élan de croissance intérieure.

Le besoin de sécurité constitue l’un des fondements universels de l’être humain. Dans sa célèbre hiérarchie des besoins, le psychologue Abraham Maslow place la sécurité juste après les besoins physiologiques de base. Il montre que tant que l’individu ne se sent pas protégé — physiquement, émotionnellement ou symboliquement — il lui est difficile, voire impossible, d’évoluer, de s’ouvrir ou de créer.

« Tant que les besoins inférieurs ne sont pas satisfaits, les besoins supérieurs ne peuvent émerger durablement. » — A. Maslow, Motivation and Personality, 1954

Cette sécurité est autant une expérience intérieure qu’une réalité extérieure. L’hypnose, en créant une sensation interne de calme profond et d’intégrité, répond à ce besoin fondamental. Elle ne le remplace pas, mais le rend accessible, comme une base intérieure sur laquelle reconstruire la confiance.

L’hypnose est un simulateur. Elle permet d’explorer, en état de conscience modifiée, des situations stressantes sous un nouveau jour. En ajustant la perception, la posture, le souffle, elle prépare le système nerveux à réagir différemment dans la vraie vie.

C’est comme un entraînement invisible : à chaque séance, le corps apprend qu’il peut faire autrement, que la menace n’est plus constante, que la sécurité peut devenir une mémoire accessible.

Et plus le corps expérimente ces moments de retour au calme, plus il devient autonome dans sa capacité à y revenir.

Une autonomie fondée sur la conscience, le choix, et la notion de jeu

Reprendre la main sur son système de stress ne signifie pas ne plus être exposé au stress. Cela signifie avoir les outils internes pour ne plus en être prisonnier.

Petit à petit, le consultant devient acteur de ses réponses physiologiques, émotionnelles, relationnelles. Non pas par le contrôle, mais par la reconquête d’une flexibilité intérieure.

Et cette autonomie est à la fois technique et philosophique. Elle repose sur le fait de redonner du sens à ce que l’on traverse. Le philosophe Frédéric Lenoir, dans ses travaux sur la quête de soi et l’équilibre intérieur, explique que donner du sens à sa vie est un levier fondamental de transformation : « Ce n’est pas le bonheur qui donne du sens, c’est le sens qui rend heureux. » (Du bonheur, un voyage philosophique, Fayard, 2013).

Une pensée qui rejoint celle de Spinoza, pour qui la liberté intérieure ne vient pas d’une absence de contraintes, mais d’une compréhension plus profonde de nos affects. En comprenant les causes internes de nos émotions, disait-il, nous pouvons les transformer, et ainsi accéder à une forme de joie active, expression de notre puissance d’exister.

« Une émotion ne peut être empêchée ni supprimée que par une émotion plus forte que celle-là. » — Spinoza, Éthique, Partie IV, Proposition VII, scolie

Dans cette perspective, le sens n’est pas un concept abstrait : c’est une expérience incarnée, que l’hypnose permet d’approcher. Elle s’appuie aussi sur la notion de jeu, telle que décrite par Idriss Aberkane : non pas le jeu au sens ludique ou infantile, mais comme une expérience libre de contraintes, motivée par l’intérêt, la curiosité et l’envie d’explorer. C’est précisément ce qui rend l’hypnose fonctionnelle si puissante : elle respecte profondément la carte intérieure du consultant, son langage, son univers. Elle n’impose rien, mais propose des chemins d’apprentissage personnalisés, qui éveillent une intelligence naturelle du corps, une joie subtile de réapprendre à être en lien avec soi.

« Un cerveau en état de jeu est un cerveau qui apprend avec enthousiasme, sans effort. » — Idriss Aberkane, Libérez votre cerveau ! Sur le fait de se sentir capable, relié, cohérent. De ne plus survivre… mais vivre.

« Être libre, ce n’est pas fuir l’émotion. C’est savoir qu’on peut la traverser. » — Libre inspiration, Christophe André

En modifiant nos états intérieurs, nous modifions aussi les messages biochimiques transmis à l’échelle cellulaire. Comme l’explique Bruce Lipton, chercheur en biologie cellulaire et auteur de La biologie des croyances, les cellules de notre corps ne réagissent pas directement à l’environnement, mais à l’interprétation que notre cerveau en fait. En modifiant cette interprétation — ce que permet l’hypnose — on modifie aussi le bain hormonal et neurochimique dans lequel baignent nos cellules.

Ainsi, une perception sécurisante, répétée, soutenue, envoie de nouveaux signaux biochimiques qui, à force, réinforment l’équilibre global, apaisent l’inflammation, et recréent une cohérence intérieure.

Cette compréhension est soutenue par la théorie polyvagale du Dr Stephen Porges, selon laquelle notre système nerveux autonome perçoit la sécurité ou la menace en permanence. L’état de stress chronique alimente un message interne de danger constant, activant les circuits de survie. À l’inverse, l’hypnose et les approches intégratives restaurent l’accès aux voies parasympathiques dites « ventrales », liées à la connexion, à l’apaisement, à la régénération.

« Ce n’est pas la réalité extérieure, mais la perception que nous en avons, qui façonne notre biologie. » — Bruce Lipton, La biologie des croyances

Ainsi se referme la boucle :

  • Comprendre le stress comme une alerte figée.
  • Ressentir une sécurité incarnée.
  • Répéter pour ancrer.
  • Choisir, en conscience, de vivre autrement.

C’est cela, l’autonomie fonctionnelle.

« Ce que l’on apprend dans la paix s’imprime plus profondément que ce que l’on grave dans la lutte. » — Christophe André

Et cela commence… maintenant.

Partie 4 — Conclusion : Se rééduquer au calme, se reconnecter au vivant

Loin des clichés et des fantasmes, l’hypnose n’a rien d’un tour de magie. Elle repose sur une réalité biologique, observable : celle d’un corps capable de réapprendre. Un système nerveux qui, lorsqu’il retrouve la sensation de sécurité, commence à se réparer. Une perception qui, quand elle change, modifie toute la chimie du corps.

Nous l’avons vu tout au long de cet article : le stress n’est pas une fatalité. C’est un programme de survie, qui peut être rééduqué avec méthode.

Et c’est précisément ce que propose l’hypnose fonctionnelle : une expérience personnalisée, ancrée dans la réalité du corps, soutenue par les connaissances en neurosciences, en régulation du système autonome et en naturopathie fonctionnelle.

Dans cette approche, la naturopathie n’est pas une solution toute faite. C’est un art d’écoute du terrain, un soutien de fond à l’équilibre : vitamines, neurotransmetteurs, rythme de vie, digestion, relation au vivant… Un appui précieux pour consolider ce que l’hypnose déverrouille.

C’est un dialogue entre corps, perception et environnement.

Et cette compréhension, loin d’être nouvelle, résonne dans de nombreuses cultures du monde. En Mongolie, en Amazonie, en Chine, chez les peuples racines, on sait que le stress est une rupture avec le rythme naturel. On y apprend à ralentir, à écouter, à honorer ce que l’on ressent. Là où le soin est souvent un art vivant, une manière de réaccorder l’être à ce qui le traverse.

« Je ne suis pas le corps, je ne suis pas le mental. » — Formule méditative contemporaine, Sadhguru

Sans dogme, cette phrase est une invitation.
À prendre conscience que l’on n’est pas réduit à ses automatismes.
Mais que l’on peut, en douceur, retrouver un espace de calme, et redonner un sens juste à ce que l’on vit.

Reprendre la main sur soi ne signifie pas tout contrôler.
Cela signifie redevenir partenaire de son corps, de ses émotions, de son équilibre.

Et peut-être, en fin de compte, réapprendre à vivre.

Sources de l’article :

– Fields, R. D. (2008). White matter matters. Scientific American, 298(3), 5461.

– Doidge, N. (2007). The Brain That Changes Itself. Penguin Books.

– Hebb, D. O. (1949). The Organization of Behavior. Wiley.

– Maslow, A. H. (1954). Motivation and Personality. Harper & Row.

– Lenoir, F. (2013). Du bonheur, un voyage philosophique. Fayard.

– Spinoza, B. (1677). Ethique. Partie IV, Proposition VII, scolie.

– Aberkane, I. (2016). Liberez votre cerveau ! Robert Laffont.

– Lipton, B. H. (2005). The Biology of Belief. Mountain of Love/Elite Books.

– Porges, S. W. (2011). The Polyvagal Theory: Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment,

Communication, and Self-regulation. Norton.

– Andre, C. (2011). Imparfaits, libres et heureux. Odile Jacob.

– Sadhguru. (Meditation guidee). « Je ne suis pas le corps, je ne suis pas le mental. » Formule issue de ses

enseignements publics.